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Dénicher les meilleurs fonds d’investissement en une page

par Timur Kazkondu

Si vous souhaitez investir, mais que vous n’avez pas beaucoup de temps à consacrer à la recherche de titres prometteurs, à la lecture de bilans ou à l’analyse des variations des cours de bourse, alors peut-être devriez-vous songer à confier cette tâche à quelqu’un d’autre. 

La création d’un portefeuille, un suivi régulier et la recherche d’un rendement intéressant seront les principaux objectifs des gestionnaires d’actifs. 

Cependant, bien que les fonds d’investissement aient l’avantage de pouvoir contenir une multitude d’actifs, comment les différencier ? Comment comparer leurs performances ou leur stratégie ? Comment savoir si votre choix a porté ses fruits ? Certains sites, dont le célèbre Morningstar, proposent de répertorier et noter une large gamme de fonds.

Analyse d’un fonds d’investissement

La méthode de notation de Morningstar est basée sur les convictions de ses analystes. Bien entendu, chaque société peut apporter un regard différent sur un même fonds.  

Important : Le fonds Comgest Growth Europe EUR I Dis est présenté uniquement à titre d’exemple. Ce choix ne reflète en rien l’opinion de Parlons Finance et ne constitue en aucun cas un conseil d’achat ou de vente de notre part. Il revient à vous de faire votre propre analyse et vos choix. 

  1. L’en-tête
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La lecture d’une fiche récapitulative (Fund facts en anglais) commence par le nom du fonds. Celui-ci donne déjà quelques indices à l’acheteur sur la stratégie d’investissement proposée. Dans notre exemple, l’accent sera porté sur les actions de croissance (Growth) européennes (Europe) dont les intérêts annuels seront distribués (Dis).

Morningstar attribue deux notes : 

  • La première donne une vue globale (Négative — Neutre — Bronze — Silver — Gold) et repose sur une analyse qualitative et prospective des fonds.
  • La seconde propose une cotation étoilée (1 à 5) qui représente la performance d’un fonds par rapport à ses semblables, en tenant compte du risque et des coûts. Seuls 10 % des fonds obtiennent la note maximale. 

Afin de comparer ce qui est comparable, il est nécessaire de regrouper les différents fonds en fonction de leur indice de référence, de leur benchmark et de la catégorie d’actifs. 

L’indice de référence comporte plusieurs actions représentatives d’un marché et donne une vue d’ensemble de sa performance journalière (ex : le CAC40 est composé de 40 entreprises qui représentent globalement le marché français). 

Le Benchmark, quant à lui, sert d’élément comparateur au fonds d’investissement. Celui-ci est souvent un indice, un secteur, voire un autre fonds. 

Enfin, la catégorie permet de cibler les actifs choisis dans le fonds (ex : Europe ou US, actions ou obligations, grandes ou petites capitalisations, croissance ou valeur) 

Un exemple pour illustrer nos propos : le fonds AQUA compare les poissons se trouvant dans les eaux européennes (indice de référence), en mer Méditerranée (benchmark) et pesant plus de 2 kg (la catégorie). 

2. Objectif et performances

Chaque gestionnaire propose un objectif d’investissement unique pour ses fonds. Celui-ci doit permettre aux analystes de comprendre la manière et les moyens mis en place pour obtenir des résultats satisfaisants. Un objectif « vague » (ex : entreprises européennes de croissance) donne au gestionnaire une meilleure flexibilité pour répondre aux attentes. À l’inverse, certains objectifs sont tellement précis (ex : dégager une croissance supérieure à celle des GAFA sur une période de 3 ans) qu’ils ne laissent que peu de marge de manœuvre. 

Sur la partie droite de l’image, vous trouverez les différentes performances annuelles ou trimestrielles. Celles-ci comparent le fonds avec son indice et sa catégorie. Attention aux fonds qui n’ont jamais pu « battre » leur indice depuis un long moment. 

De l’autre côté, plusieurs indicateurs mathématiques et statistiques vous donneront la mesure du risque pris : 

  • L’Alpha : détermine si le fonds surperforme ou sous-performe son indice de référence. Si > 1, alors le fonds fait mieux que son indice. 
  • Le Beta : détermine si la valeur du fonds varie plus/moins que son indice de référence (volatilité). Si > 1, le fonds amplifie davantage les fluctuations que son indice. 
  • R carré : détermine le niveau de corrélation entre le rendement du fonds et celui de son indice (de 0 à 100). À 100 %, les fluctuations du fonds seront parfaitement corrélées à l’indice. 
  • Ratio d’information : une autre mesure de la surperformance (sousperformance) du fonds par rapport à son indice. 
  • Tracking error : détermine le niveau de liberté que prend le gestionnaire par rapport à son indice. Plus il est élevé, plus il s’éloigne de son indice. 
  • Ratio de Sharpe : détermine si la rentabilité du fonds justifie un niveau de risque plus élevé que son indice. Si ce ratio se situe entre 0 et 1, alors la rentabilité ne couvre pas le niveau de risque pris. Au-delà de 1, le rendement rémunère suffisamment l’excès de risque.
  • Volatilité : liée au bêta, elle donne une idée de l’ampleur des variations d’un fonds. Plus elle est élevée, plus les hausses et les baisses du titre seront importantes. 
  • Risque 3,5, 10 ans : lié au Beta et à la volatilité, il donne une idée du style agressif ou défensif du fonds. 

3. Secteurs et régions

Un fonds peut contenir plusieurs types d’actifs de nature différente (actions, obligations, produits dérivés, liquidités, matières premières) au sein d’un seul « pool ». Ainsi, notre fonds fictif Parlons Finance Equities comporterait majoritairement des actions. Parlons Finance global bonds sera orienté obligations et Parlons Finance global Mix intégrerait toutes sortes d’actifs. 

Les liquidités donnent aux courtiers la possibilité de réagir aux mouvements du marché. Un niveau de liquidités bas est un signal d’alarme. Les capitaux étant pleinement investis, le manager n’aura pas d’autres choix que de vendre en cas de retournement des marchés. 

Les actions sont différenciées sur de nombreux points : 

  • Leur taille : allant de micro à géante, elle se réfère généralement au nombre d’employés et à la capitalisation totale 
  • Le style : indique le type d’évolution de l’entreprise. Croissance (axé sur une augmentation rapide du cours), value (axé sur une progression cyclique avec possibilité de sous-évaluation du marché) ou mixte 
  • Leur zone géographique : une grande diversification implique une sélection de titres de nationalités différentes

Le comportement boursier de certains titres a permis une classification selon les secteurs :

  • Cycliques : ces titres sont fortement influencés par le contexte macro-économique, comme la politique monétaire, les taux d’intérêt ou les relations diplomatiques. On y retrouve les matériaux de base, les produits de consommation non essentiels (consumer discretionary), les services financiers et l’immobilier. 
  • Sensibles : moins impactés par les événements d’ordres mondiaux, ces titres suivent les cycles économiques dans leur ensemble. On y retrouve les services de télécoms, d’énergie, les industries et la technologie.
  • Défensifs : Ces titres ont une progression qui leur est propre. Ils ne sont pas corrélés aux autres secteurs, car leur utilisation est constante. Nous retrouvons les produits de première nécessité (consumer staples), les soins de santé et les services publics. 

Les obligations, quant à elles, se distinguent par leur type (bons d’état ou obligations d’entreprises), leur rating (AAA jusque D), leur duration ou leur catégorie (High Yield, investment grade, spéculatif)

Généralement, les dix positions les plus importantes du fonds sont référencées. Ceux-ci peuvent changer lors d’une rotation sectorielle opérée par le marché. 

4. Le management

Toutes les informations à savoir sur la société de gestion et son manager sont indiquées en bas de chaque fiche. 

La gestion d’un portefeuille demande un savoir-faire de qualité et une équipe de traders regroupés sous la tutelle d’un talentueux gérant. Un manager dont le fonds a surperformé le marché reçoit le respect de ses pairs et un juteux bonus. 

Parmi les derniers points d’attention, il y a les frais d’entrée et de gestion, la nature du fonds (UCITS* = OPCVM**), sa politique de distribution des intérêts, son code ISIN***, son éligibilité pour un PEA**** et le capital minimum requis pour investir. 

  1. Conclusion 

Choisir le « bon » fonds d’investissement n’est pas si simple, tant les différences sont nombreuses et les compétences humaines importantes. Cependant, apprendre à analyser une fiche d’information vous aidera à trouver votre propre style de gestion. Avec plus de 120 000 fonds dans le monde, il en existe bien un qui saura concilier vos attentes et un rendement satisfaisant. 

*UCITS = Undertaking for Collective Investments in Transferable Securities 

**OPCVM = Organisme de placement collectif en valeurs mobilières

***ISIN = International Securities Identification Numbers

****PEA = Plan d’Epargne en Actions 

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