Accueil Banque & Finance Les différentes peurs à éviter à tout prix !

Les différentes peurs à éviter à tout prix !

par Timur Kazkondu

L’investissement repose sur deux éléments-clés : l’argent et la psychologie. 

Pour le premier, c’est assez simple. Soit vous avez assez d’argent et vous pouvez investir, soit vous n’en avez pas et vous devez épargner pour commencer. Et même s’il est possible d’emprunter pour acheter et revendre par la suite, cela implique obligatoirement d’être en possession de liquidités.

Pour la psychologie, c’est plus délicat. Pour vous éviter d’être submergé émotionnellement par les marchés financiers, certains experts recommandent de garder une attitude « froide ». De prendre tout événement positif ou négatif comme une information supplémentaire à traiter. Toute bonne ou mauvaise opération comme un résultat à encoder. 

Or, est-il réellement possible de ne rien ressentir ? Bien sûr que non. Chaque individu transporte avec lui un bagage sentimental dont il ne peut se défaire. L’investisseur impulsif qui achète tout ce qui lui passe sous les yeux ou le trader défensif qui repousse toujours au lendemain sont deux individus qui succombent à leurs émotions. 

Si certaines d’entre elles sont perçues comme des qualités (voir les qualités d’un trader), d’autres, plus particulièrement la peur, peuvent amener l’investisseur à prendre de mauvaises décisions. 

FOMO (Fear of Missing Out)

Le FOMO, ou la peur de rater quelque chose, représente la crainte de voir les autres prendre du plaisir en votre absence. Cette peur pousse l’individu à se montrer quasi omniprésent. 

Les réseaux sociaux comme Facebook, Instagram ou Twitter maîtrisent parfaitement ce concept et en jouent. C’est la raison pour laquelle de nombreux utilisateurs passent des heures à « scroller » leur écran, à la recherche de la dernière publication. 

Impact sur le trading ? Le FOMO entraîne le trader à acheter toutes les actions qui ont attiré son attention. Bien que peu convaincu par certaines d’entre elles, il se dit qu’il sera présent en cas de remontée. Les dangers à long terme sont de constituer un portefeuille de titres pris au hasard, la difficulté à anticiper les variations de cours et une baisse de rendement liée à de nombreux achats/ventes. 

Le FOBO (Fear of a Better Option)

Une variante du FOMO est le FOBO, ou la peur d’une meilleure solution. Dans ce cas, l’individu fait face à de nombreuses alternatives qui le rendent indécis et l’empêchent de choisir. Il se questionne sans cesse sur les conséquences d’un mauvais choix. La pression est d’autant plus importante lorsque ceux-ci l’engagent sur une longue période. 

Cette peur crée la paralysie. À force de réfléchir, les opportunités défilent et sont gâchées. 

Impact sur le trading ? Le FOBO peut rapidement toucher les nouveaux investisseurs qui souhaitent construire leur portefeuille. Face aux dizaines de milliers de titres, le novice pourrait passer des centaines d’heures à analyser sans prendre une décision. Il doit développer son propre filtre de sélection afin d’atteindre une poignée de candidats intéressants.  

Loss Aversion 

L’aversion à la perte est une peur bien plus contraignante, car elle empêche toute initiative de la part de l’individu. Ce concept fut développé par les chercheurs Tversky et Kahneman (que nous vous avons déjà présenté) qui démontrèrent la différence d’impact entre une perte et un gain sur l’esprit humain. 

Selon cette étude, une personne préférerait éviter la perte plutôt qu’obtenir un gain d’une même somme (le niveau de satisfaction perdu serait plus élevé que le niveau de satisfaction gagné). C’est ce raisonnement qui empêche de nombreux hommes et de femmes à passer à l’action, les laissant sur la ligne de départ de l’aventure entrepreneuriale. C’est aussi lui qui nourrit notre cerveau de scénarios d’échecs. 

Impact sur le trading ? L’aversion à la perte peut entraîner deux conséquences. La première est la prolifération d’épargnants, trop frileux de risquer une partie de leur salaire, se contentant du maigre taux que leur propose le compte d’épargne. La seconde est la rétention d’actifs nocifs dans un portefeuille tout simplement pour tenter de récupérer la mise de départ.

Cette peur touche particulièrement de nombreux novices, qui n’osent pas se lancer avant d’avoir totalement calculé leur potentielle moins-value. Trop focalisés sur les pertes, ils en oublient les gains. 

Opportunity cost 

Le coût d’opportunité représente les bénéfices qui auraient pu être enregistrés si l’on avait pris une autre décision que celle que nous avons prise. Autrement dit, il détermine ce que l’on a « sacrifié » en renonçant à ce choix. 

Dans notre quotidien, nous sommes souvent confrontés à mesurer ce coût sans nous en rendre compte. Acheter un chargeur de téléphone à 1,99 € peut nous paraître plus intéressant à court terme, mais le remplacer tous les 6 mois coûtera plus cher qu’un chargeur à 14,99 €. Dans un autre registre, l’émission « à prendre ou à laisser » illustre à merveille ce concept. Les candidats ne sachant pas ce qui se cache dans leur boîte doivent constamment évaluer le poids de leur décision. 

Impact sur le trading ? De nombreux courtiers s’appuient sur les coûts d’opportunités pour motiver leurs clients à investir. Ainsi, le rendement actualisé des 10 dernières années vous indique ce que vous avez renoncé en refusant d’investir (bien que les résultats du passé ne soient pas représentatifs de l’avenir).

Conclusion 

Je terminerai cet article sur une citation de l’entrepreneur américain, Robert Kiyosaki, qui disait ceci : « la plus grande cause des difficultés financières de l’Homme est la peur de perdre de l’argent ». Nous ne pouvons qu’adhérer à ses propos. La peur est un ennemi qui nous ronge de l’intérieur, plus elle est grande, plus elle nécessitera de ressources pour la vaincre.

Les plus célèbres financiers de notre époque sont ceux qui ont pu transformer ce handicap en une force. Ils sont de ceux qui croient en l’expression « qui ne tente rien n’a rien ».

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