Accueil Banque & Finance Qui est Henry Paulson ? Le dernier rempart du monde économique durant la crise des subprimes !

Qui est Henry Paulson ? Le dernier rempart du monde économique durant la crise des subprimes !

par Timur Kazkondu

Bien des hommes ont marqué l’Histoire de la Finance mondiale grâce à leurs idées, leurs victoires ou le poste qu’ils occupaient. C’est le cas d’Henry Paulson, un homme qui avait quasiment le destin du monde économique entre les mains.

Qui est Henry Paulson ?

Henry « Hank » Paulson est né le 28 mars 1946 à Palm Beach, en Floride. Ses premières études, en littérature, au collège Dartmouth étaient bien loin de la finance. Cependant, il prit rapidement le chemin des affaires en étudiant à la Harvard Business School.

S’il est un homme d’influence, c’est parce qu’il a côtoyé le pouvoir assez tôt dans sa carrière en étant nommé assistant du secrétaire adjoint à la défense du Pentagone (1970 – 1972) et conseillé privé du président Richard Nixon (1972 – 1974).

Son prochain arrêt fut la banque d’investissement Goldman Sachs en 1974 où il y gravit les échelons jusqu’à en devenir CEO en 1999.

2007 : La crise des Subprimes

En 2006, Paulson pense être au sommet de sa carrière, car il vient d’être nommé secrétaire au trésor américain, la plus haute fonction financière du pays, par George W. Bush. Il est loin d’imaginer l’ampleur de la tempête financière qui s’abattra sur l’économie américaine un an plus tard. Tempête qui sera causée par la vente de titres financiers toxiques adossés à des prêts hypothécaires, les fameux Subprimes.

Durant la crise financière de 2007, le monde vit une période de chocs. La banque d’investissement Lehman Brothers se déclare en faillite, les prochaines sur la liste sont Freddie Mac et Fannie Mae, s’il n’y a pas une intervention du gouvernement. Même la compagnie d’assurance AIG risque la banqueroute. Les autres banques, trop occupées à tenter de garder leurs clients, ne veulent plus accorder de crédits, c’est la panique.

Paulson sort l’artillerie lourde.

En réaction, Paulson prend deux décisions majeures:

  • La première consiste à laisser Lehman Brothers assumer ses responsabilités et faire faillite. Cette décision, très controversée, sera pour beaucoup le déclenchement de la crise. Pour le secrétaire au trésor américain, le message est clair : le contribuable américain ne paiera pas pour les erreurs de Wall Street et il faut donner l’exemple.
  • La deuxième porte sur un plan de relance titanesque. La chute des grandes banques américaines provoquerait un effondrement du système économique mondial, qu’il faut à tout prix éviter. Pour cela, l’État américain créera l’Emergency Economic Stabilization Act of 2008, qui débloquera 700 milliards de dollars dans le programme TARP (Trouble Asset Relief Program).

Fannie Mae et Freddy Mac seront nationalisées et AIG sera sauvée contre 85 milliards de dollars. Bien que la première version du programme prévoyait des prêts pour éviter le risque de crédit ou de liquidité, c’est finalement une participation de l’État dans les principales banques américaines qui fut choisie. Ces décisions apaisèrent temporairement les marchés financiers, qui mettront tout de même des années à se remettre de la crise.

Beaucoup de personnes reprochèrent à Henry Paulson d’avoir des conflits d’intérêts. Son passage chez Goldman Sachs, alors principal concurrent de Lehman Brothers, créera des doutes auprès de l’opinion publique.

Une suite plus calme

Le natif de Floride quitta ses fonctions en 2009, remplacé par Timothy Geithner. Il fonda la Paulson Institute qui a pour but de promouvoir les échanges commerciaux entre les États-Unis et la Chine, pays qu’il a beaucoup côtoyé lorsqu’il était plus jeune.

Nous pouvons parfois penser que le point culminant d’une carrière consisterait en un moment de triomphe, là où les succès font partie du passé, et où les défis rares. Dans certains cas, le moment le plus important de la carrière d’un homme coïncide avec le moment le plus important du monde.

À ce moment, tout le savoir, toute l’expérience acquise doit être mobilisée, car l’erreur n’est pas permise. Ces critères, Henry Paulson les avait. Après tout, seul un banquier d’exception pouvait nous sortir d’une situation aussi exceptionnelle.

Par Tim KAZKONDU

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