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Comment sont utilisés nos impôts ?

par Naqi Hamza

Au moment où nous écrivons ces lignes, de nombreux concitoyens reçoivent leur proposition (simplifiée) de déclaration fiscale qui reprend l’ensemble des revenus imposables de l’année 2019. Ce document nous rappelle comment nous contribuons à notre pays ainsi que la manière dont cet argent est dépensé.

Dans un rapport publié par l’OCDE en 2019 mesurant le taux d’imposition sur les salaires, la Belgique arrivait en tête du classement. Ce rapport prend en compte l’impôt sur le revenu en lui-même, ainsi que les cotisations sociales payées par l’employeur et l’employé.

Ainsi, sur le total de ces éléments, la Belgique prélève 52,2% d’impôts, dépassant l’Allemagne (49,4%), la France (46,7%) ou l’Italie (48%). La moyenne de l’OCDE, quant à elle, est de 36%.

En analysant plus précisément la charge totale d’imposition, nous pouvons constater que 20% du salaire est prélevé par l’impôt sur le revenu, 11% relèvent de la participation de l’employé aux cotisations sociales et 21% par l’employeur.

À titre de comparaison, la totalité des impôts prélevés sur le salaire des Danois (35%) provient uniquement de l’impôt sur le revenu. En Espagne, la plus grosse charge revient à l’employeur (23%) tandis que le revenu est imposé à 11% et la participation de l’employé à 4%.

Ailleurs dans le monde, Les États-Unis ont un taux d’imposition de 29,8%, le Japon 32,7 %, la Suisse 22,3 %. Le Chili, quant à lui, se situe en bas du classement avec « seulement » 7 % de prélèvement sur le salaire.

(À noter également que l’impact fiscal est différent en fonction de la situation familiale de la personne.)

  • Mais où vont nos impôts ?

Sur les 239,6 milliards d’euros que la Belgique a prélevés en 2017 (source : Eurostat 2018), 35 % ont été consacrés à notre système de sécurité sociale, 33% du budget fut alloué aux régions et communautés, 13 % pour les communes et les provinces et enfin 18 % pour l’autorité fédérale.

Parmi les principales dépenses, nous retrouvons :

  1. Les pensions : 50 Mds €
  2. Le secteur des soins de santé : 35 Mds €
  3. L’enseignement : 28 Mds €
  4. Les transports : 12 Mds €
  5. Le chômage et autres allocation sociales : 11,7 Mds €
  6. L’environnement : 5,9 Mds €
  • La propagation du Covid-19 a relevé au grand jour plusieurs manquements :

Tout d’abord, elle met sous pression les finances publiques des États. Partout dans le monde, les gouvernements ont dû puiser dans leurs réserves, ou emprunter, pour éviter la faillite d’un système économique, qui déjà tenait sous assistance respiratoire.

Ensuite, malgré un investissement élevé dans le secteur des soins de santé, soit près de 35 milliards d’euros pour la Belgique (Eurostat, 2018), celui-ci s’est avéré être sous-équipé et mal préparé aux situations de crise. Le regard que l’on portera à l’avenir sur ce secteur changera et des promesses d’investissement se font entendre.

  • Enfin, nous devons aborder le point du financement. ..

Les recettes de l’État provenant majoritairement des impôts, peut-on continuer à investir davantage sans augmenter ce dernier ? L’aide actuelle de la Banque Centrale européenne n’empêche pas que les gouvernements doivent, dans un avenir proche, repenser leur politique budgétaire et trouver de nouvelles ressources, sous peine de devoir réduire les budgets dédiés à d’autres domaines, jugés « moins essentiels ».

Quel que soit le sentiment que vous éprouvez en consultant votre déclaration d’imposition, c’est la contribution de chaque citoyen qui permet à notre société de prospérer (ou de tenir). Les finances de l’État seront mises à rude épreuve ces prochaines années et nous voyons, déjà, resurgir des idées comme… la taxation sur le capital.

Par Timur KAZKONDU

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