Depuis quelques mois, nous parlons constamment des taux t’intérêt négatifs et cela prend une ampleur légitime à l’égard de l’opinion publique. Nous avons décidé de vous expliquer en quoi ça consiste mais également pourquoi les taux sont si historiquement bas.
En effet, depuis toujours, le temps a représenté un coût. Autrement dit, l’intérêt est la somme perçue par le prêteur qui renonce temporairement à l’usage de son argent et préfère le dédier à un placement rémunérateur. Ainsi, le taux négatif est la négation de l’échelle de temps et de l’échelle des risques.
Normalement, c’est le prêteur qui vous demande de l’argent mais aujourd’hui c’est devenu littéralement l’inverse et c’est donc le prêteur qui vous rémunère pour prêter son argent.
Dans l’objectif de pouvoir stimuler l’inflation et la croissance, les banques centrales ont tout d’abord ramené leur taux directeur à zéro. Ensuite, certaines ont fini par prendre en compte et instaurer des taux d’intérêt négatifs. Cette pratique s’est progressivement généralisée, sauf pour les États-Unis, qui ont tendance à pencher pour le rehaussement de leurs taux directeurs.
Le maintien d’une politique de taux nul ou négatif est la dernière tactique des banques centrales disposent pour relancer l’économie. Ainsi, les institutions monétaires cherchent à relancer l’activité en incitant les banques à prêter aux entreprises et aux particuliers. Elles espèrent aussi que cette injection de liquidités soutiendra les prix et écartera le risque de déflation. De plus, cela permettra également aux ménages de consommer plus puisque l’argent qu’ils ont stocké ne rapporte plus grand chose.
Du côté des Etats, ça leur permettent d’emprunter à taux négatifs, ce qui réduit le coût de leur financement et le poids de leur dette.
Si les taux négatifs profitent aux emprunteurs, ils pénalisent en revanche les épargnants, à qui leurs placements rapportent de moins en moins.
Les emprunts à taux négatifs pénalisent également les banques, dont ils rognent les marges, et les assureurs, qui doivent honorer les taux positifs de leurs produits à « revenus garantis » malgré la chute des rendements obligataires.
– Quid de la Belgique ?
Le ralentissement économique actuel préoccupe les Banques centrales (Fed et BCE) et toutes deux ont annoncé être prêtes à agir pour relancer l’économie. Cela signifie qu’elles sont prêtes à baisser leurs taux directeurs, les taux d’intérêt au jour le jour.
Notons tout d’abord que la Belgique n’est pas la seule concernée. La Suisse, l’Allemagne, la France, les Pays-Bas empruntent également à taux négatifs. La Belgique suit donc la tendance de la baisse.
Le faible taux d’intérêt a également des conséquences pour le consommateur. C’est une bonne nouvelle pour ceux qui veulent emprunter. C’est une mauvaise nouvelle pour l’épargne. Le nombre de comptes d’épargne sur lesquels on gagne encore un rendement supérieur au minimum légal diminue chaque jour.
A noter que sur l’épargnant belge, ça n’a pas réellement d’impact puisqu’en Belgique une loi impose que le taux de rendement soit de minimum 0,11%.