Toute industrie connaissant une croissance est souvent catalysée par l’émergence d’une nouvelle marchandise. Il peut s’agir de matière première minérale, de matière organique fossile (charbon, pétrole…) ou encore des sources d’énergie telles que l’énergie solaire ou éolienne.
Si le pétrole a dominé les débats économiques du 20ème siècle, les données sont qualifiées d’or noir du 21ème siècle dans le sens où les données personnelles transitant sur Internet sont devenues des richesses capitales qui viennent accompagner le développement de nos sociétés. En effet, il y a presqu’un siècle, la ressource principale et convoitée n’était autre que le pétrole ! Aujourd’hui, les géants de la tech et du traitement de données que connait notre monde ont déplacé leur curseur vers une autre ressource. Ce sont là, des préoccupations similaires que les industries se battant pour la mainmise pétrolière il y a peu. Ces titans que sont Alphabet (société mère de Google), Amazon, Apple, Facebook et Microsoft semblent imparables. Ce sont les cinq entreprises cotées les plus précieuses au monde. Au même titre que le pétrole, les céréales ou les métaux précieux, les données sont aujourd’hui négociées par des sociétés de courtage spécialisées : les data brokers. À titre d’information, une étude de 2016 menée par l’International Data Corporation estime que le marché de l’or noir du numérique devrait atteindre les 152 milliards d’euros en 2019. Par ailleurs, les datas sont des ressources renouvelables et inépuisables dont l’accroissement atteint des rythmes exponentiels. Le succès des géants a profité aux consommateurs. Peu de gens peuvent vivre sans le moteur de recherche de Google, la livraison d’un jour d’Amazon ou le fil d’actualités de Facebook. Loin d’abuser des consommateurs, beaucoup de leurs services sont gratuits (les utilisateurs paient en effet en leur transmettant encore plus de données). Tenez compte des concurrents hors ligne et leurs parts de marché semblent moins inquiétantes.Conscients du potentiel économique de ces données, les pirates informatiques n’ont d’ailleurs pas attendu longtemps pour mettre en place des cyberattaques visant à récupérer les données privées et sensibles pour pouvoir les marchander ensuite. C’est le mythe du « Big Brother » : on va tout savoir sur moi et je n’aurai plus d’intimité ni de secret pour personne. D’après une récente étude publiée par EY, 70% des consommateurs sont ainsi réticents à partager leurs données personnelles avec les entreprises.